Alors qu’au Royaume-Uni, la fin de la huitième semaine de télétravail approche, quelles conclusions peut-on d’ores et déjà tirer de cette expérience ? Peut-être devrions-nous commencer par souligner les atouts du mode de fonctionnement de Columbia Threadneedle Investments en temps normal.
Nous sommes convaincus du bien-fondé de notre philosophie, qui consiste à investir dans des entreprises de croissance de qualité et à leur être fidèle, pour leur permettre de proposer des rendements composés supérieurs à ceux du marché. Pour les dénicher, nous confions notre processus d’investissement à des gens intelligents, équilibrés et naturellement curieux, qui savent que les décisions collégiales sont les plus pertinentes. La collaboration est un avantage concurrentiel clé dans notre secteur d’activité. C’est du reste une des raisons pour lesquelles nous travaillons dans un grand espace paysager, flanqué de nombreuses salles de conférence. Ce que nous appelons notre « avantage de la perspective » nous vient de nos réunions formelles, de nos réunions d’étage, des réunions thématiques, des rencontres hebdomadaires, des réunions de l’équipe mondiale et de nos discussions informelles. Lors des réunions de l’équipe mondiale, chacun a le sentiment d’être au cœur d’une organisation planétaire ; tous les participants sont à l’écoute des idées qui pourraient être intégrées dans le portefeuille de leur clientèle, et contribuent à la pollinisation de ces idées.
Comment tout cela a-t-il été transposé à la maison ? Et bien… La première semaine a été consacrée à l’installation du matériel technologique. Vous souvenez-vous du terminal Bloomberg : comment raccorder un moniteur supplémentaire au PC ? Est-il possible de lier des tableurs ? Je ne remercierai jamais assez le service d’assistance informatique pour son infinie patience, même si malheureusement, la vitesse de la bande passante ne peut être réglée sans l’aide du fournisseur d’accès. Dénicher le meilleur emplacement de la maison, et la bonne chaise de bureau, n’a pas été sans mal non plus. Enfin bref, nous avons désormais tous accès aux fichiers et aux tableurs habituels, à l’ensemble des systèmes, comme ceux du front office et, surtout, le bureau de courtage virtuel est entièrement opérationnel. Les processus, dont celui qui consiste à faire approuver les transactions par deux personnes, fonctionnent parfaitement.
Au fil du temps, nous avons multiplié les réunions par Skype, de même que l’utilisation de toute une série de plates-formes inconnues jusqu’alors, comme Zoom et autres Webex. La vidéoconférence nous contraint (mais je suis peut-être le seul qu’il faille forcer) à nous doucher et à nous habiller avant chaque réunion matinale. Si les magasins de bricolage sont aujourd’hui fermés, je prédis un net rebond de leur chiffre d’affaires – ce papier peint doit absolument disparaître si le monde entier est appelé à pouvoir jeter un œil dans mon salon/ma cuisine/ma chambre d’amis.
Depuis le début du confinement, nous avons organisé une réunion mondiale destinée à identifier les gagnants du redémarrage, à laquelle ont participé 230 personnes réparties entre deux continents. Nous conservons également notre rencontre du mardi matin, qui fait intervenir les spécialistes de toutes les classes d’actifs. Une table ronde consacrée aux perspectives financières internationales s’est par ailleurs penchée sur l’évolution des risques financiers durant la crise.
L’équipe Global Equity a continué à se réunir tous les matins, et à passer en revue, avec la collaboration du département Recherche central, les différentes actions, dans des secteurs aussi variés que ceux des espaces de paiement, de la santé animale et des noms de logiciels. Nous avons pris des nouvelles des entreprises dans lesquelles nous détenons des participations, et sondé analystes et consultants. La partie formelle du processus d’investissement fonctionne donc bien, le plus difficile étant en fait de retrouver les conversations informelles, les discussions impromptues qu’inspirent les échanges dont on a pu être témoin ailleurs. Mais à mesure que nous nous habituons à ce nouvel environnement, nous bavardons de plus en plus par courriel et par l’intermédiaire des fils de discussion. Même les plus réfractaires, comme moi, s’adaptent. Les plaisanteries du bureau de courtage et le babillage social, qui permettent de rester sain d’esprit, ont également réapparu.
Dans ces conditions, pourquoi ne pas travailler définitivement de la maison, me demanderez-vous ? Le processus d’investissement tourne. Nous ne sommes plus interrompus à tout bout de champ, comme nous l’étions dans le paysager : notre travail consiste à réfléchir, or réfléchir exige du temps et de la concentration. Pour nous, toutefois, le partage des réflexions et le débat d’idées permettent de prendre de meilleures décisions. Se voir est toujours plus efficace. Notre façon de travailler et nos déplacements vont à l’évidence changer à la suite de cette expérience forcée, mais notre processus d’investissement restera intact.
En fait, cette note a pour seul objet de vous montrer les œuvres des enfants des membres de l’équipe. Les écoles du Royaume-Uni sont fermées depuis près de deux mois, et trouver des activités qui occupent les petiots, pour permettre aux parents de travailler un tant soit peu, est une gageure. Comment se passe l’enseignement à domicile ? Petite sélection des résultats…

By Julia, age 7


By Juliette, age 9.